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En mai 2000, le compositeur Philippe Dulat décide d'écrire pour Cor des Alpes dans un des ses opéras pour enfants. Thierry Ponston et Florent Robert qui sonnaient ensemble de ce bel instrument des alpages depuis quelques temps, arrivent à la rescousse du compositeur. Conséquence heureuse : ils sont embarqués de plein gré pour quinze jours d'historiettes enfantines au son du cor.
Mais voilà que le duo s'épanouit et fait des émules. Au printemps 2001, l'arrivée de Stéphane Laumonier décide les amis de créer une association alors atypique en France, regroupant les interprètes du Cor des Alpes. Dans l'aventure, un mentor de taille les soutient : le grand compositeur et corniste Charles Conord, qui a d'ailleurs déjà écrit pour les amis de « Cors Accords ».
La Suisse, qui depuis plus de 2000 ans cultive la tradition des sonneurs, ne compte plus sur les doigts d'une main ses ensembles de « cornistes alpins » constitués et professionnels, la France si.
Fort heureusement, l'ensemble « Cors Accords » est là pour défendre en France un des plus vieux instruments au monde, qui serait né de l'enchantement que produisit sur l'homme des premiers âges la douce mélodie du vent passant par un tronc d'arbre creux (qui gisait à terre).
L'opinion commune en fait un instrument borné au folklore, pourtant Beethoven n'oublia pas de se rappeler son répertoire pour sa symphonie Pastorale et les romantiques du XIXe siècle n'ignorent pas les mélodies agrestes de ce bois originel. Comme l'ambitus de l'instrument est très impressionnant (quatre octaves remplis d'harmoniques naturelles), des pièces de musique de chambre et quelques concertos sont écrits à son intention. Jozsef Molnar, grand spécialiste de l'instrument, a décidé, il y a déjà quelques années déjà, d'investir à ce titre les églises et de jouer en compagnie d'organistes puis dans et avec des orchestres symphoniques. Enfin, sa méthode intitulée « Cours d'enseignement de technique du Cor des Alpes » a rendu à l'instrument sa juste valeur. Le Cor des Alpes nécessite une technique bien rodée. Plus exigeant encore que le cor à pistons, le cor des Alpes exige de son interprète beaucoup de clarté dans l'émission des notes (travail sur l'embouchure) et de maîtrise de la colonne d'air (honneur au souffle !).
Instrument de folklore, de répertoire classique, instrument de la nature, des églises ou des grandes salles, le Cor des Alpes se permet même des « bœufs » en festival. Alors qu'une académie suisse faisait l'ouverture de l'édition 1999 du Festival de Jazz de Montreux, Florent Robert, un des trois de « Cors Accords » fait, deux ans après, quelques sons au Festival Interceltique de Lorient (collaboration qu'il renouvelle cet été).
En formation trio, l'ensemble « Cors Accords » joue cet été essentiellement du répertoire traditionnel suisse. Ecoutons-les le jeudi 15 août, à La Berthenoux près de Chateauroux (36), à 12h00, 15h00 et 17h30 à l'occasion d'une foire locale organisée par le Comité des Sports du village. Ensuite, le dimanche 18 août, les cornistes se produiront à partir de 14h30 dans la ville de Gien. Dès le 15 septembre, c'est en quatuor de cors des alpes que joueront les « Cors Accords », lors des Confirelles (fête autour du fromage), pendant l'après-midi, à quatre reprises et ceci dans l'enceinte de l'Abbaye de Saint Michel en Thiérache.
A la rentrée, le 6 octobre, la Basilique de Saint Quentin les recevra puis dans le futur proche, au cours de la saison 2003, Soissons, la ville de Chimay et son château puis peut-être le Luxembourg accueilleront nos artistes français, messagers d'un art ancestral.
Remerciements à Florent Robert.