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Symphonie Résurrection de Mahler, mezzo-soprano Nathalie Stutzmann et la soprano Ingeborg Herzog, l’Orchestre Léonard de Vinci,chœurs de Haute-Normandie
Orchestre de Rouen
Zénith de l'Agglomération rouennaise.
Dimanche 24 mars, 14h30.
Lara Fabian devrait prendre rendez-vous avec Laurent Langlois, directeur du projet Léonard de Vinci / Opéra de Rouen : il lui dirait comment remplir le Zénith de l'Agglomération Rouennaise, jauge maximale, parce que lui, pour la Symphonie Résurrection de Mahler, a frôlé la salle comble. Il s'agissait bien là d'une gageure audacieuse mais « à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire» et sans gloire, du Zénith, l'Opéra de Rouen ne devait sortir pour de multiples raisons, tant artistiques que financières.
A ceux qui pensaient que ce programme n'était pas assez populaire, que seulement quelques centaines de courageux spectateurs allaient supporter « ça », on dira simplement, qu'aux portes du Zénith, les habitués de l'Opéra, par un prompt renfort, se virent cinq mille, pas moins. Face à ces 5000 spectateurs, 240 artistes, dont la mezzo-soprano Nathalie Stuzmann et la soprano Ingeborg Herzog, une centaine de musiciens pour l'Orchestre Léonard de Vinci, les 140 chanteurs amateurs issus de chœurs de Haute-Normandie, déployaient leurs imposants moyens, sous la direction d'Oswald Sallaberger, inspiré comme jamais. De la redoutable deuxième symphonie de Mahler, sortait grandi l'essentiel du plateau, mention spéciale toutefois pour la percussionniste Marie Ange Petit, de laquelle on ne cessera jamais de louer les talents de précision et d'attention puis également pour Oswald Sallaberger, qui fit un remarquable travail sur la couleur des timbres, sur le vibrato avec les cordes et qui fit aussi magnifiquement ressortir l'intérêt de tous les phrasés, de chaque nuance. Avec une délicatesse vigoureuse, les célèbres voix des solistes n'ont eu aucun mal à se fondre dans les très cohérents tempi (surtout dans le rapport binaire–ternaire) de l'orchestre. L'âme de la Résurrection tinta triomphante avec une sonorisation des cuivres bien pensée et une balance adéquate. Les chœurs, pourtant préparés par l'expérimenté Daniel Bargier, grand spécialiste des chœurs symphoniques, assuraient mal leur justesse et la précision d'attaque à force de vouloir chanter leur entrée a cappella trop pianissimo et leur forte trop tranchant et pas assez fluide. Qu'importe, le public fut ravi. Ravi de trouver aux artistes de leur région tant de talent et de professionnalisme : de quoi faire tomber la résistance de certains rouennais encore sceptiques quant aux qualités du présent opéra et de quoi rendre aussi le sourire aux financeurs du projet Léonard de Vinci qui seront, on l'espère, dorénavant, bien moins frileux.
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Symphonie Résurrection de Mahler, mezzo-soprano Nathalie Stutzmann et la soprano Ingeborg Herzog, l’Orchestre Léonard de Vinci,chœurs de Haute-Normandie