Né le 21 avril 1968 à Blois, Jean-Louis Agobet commence ses études musicales à Aix-en-Provence, puis à Nice avec Jacques Charpentier (composition et analyse).
En 1988 il entre dans la classe de composition et d'informatique musicale de Philippe Manoury au Conservatoire National Supérieur de Musique de Lyon et en 1989 il participe au cours de composition de Luigi Nono au Centre Acanthes de Villeneuve-lès-Avignon.
De 1990 à 1991, il collabore régulièrement avec le Centre International de Recherche Musicale de Nice et en 1993 il est résident, à l'invitation de la Fondation Henry Clews, au château de la Napoule. Il participe l'année suivante au stage d'informatique de l'ircam. En 1995, il remporte à Bologne, le Prix Spécial – Prix Italia pour le monodrame radiophonique « Rinvenuto » (Commande de Radio France) qui sera diffusé dans une vingtaine de pays.
Jean-Louis Agobet est nommé, de 1996 à 1998, pensionnaire de l'Académie de France à Rome, Villa Médicis puis de septembre 1998 à septembre 2000, compositeur en résidence à l'Orchestre National de Montpellier Languedoc-Roussillon, qui crée la pièce « Phonal » sous la direction de Friedemann Layer. Dans la période 1996 à 2001, il travaille régulièrement à l'ircam, notamment pour la création de « Antiphonal Memory » Œuvre écrite pour l'ensemble Intercontemporain et créée au Centre G. Pompidou en avril 2001.
Parmi ses œuvres récentes, citons « Gardiens de phare » musique d'accompagnement pour le film muet de Jean Grémillon (1929) pour ensemble et électronique, « Ritratto concertante » concerto pour piano écrit pour le pianiste russo-américain Alexandre Paley et créé salle Pleyel en novembre 2000, ou encore « Répliques » sextuor de Sixens créé en septembre 2001 au festival « Musica » par les Percussions de Strasbourg.
Jean-Louis Agobet est à partir d'octobre 2001 et pour deux saisons, compositeur en résidence associé à l'Orchestre Philharmonique de Strasbourg – Orchestre National.
Ses œuvres sont jouées dans de nombreux festivals et concerts en France et à travers le monde « Musica » à Strasbourg, « Présences » à Radio France, « Paris de la Musique », « Roma-Europa », à Berkeley, Londres, Los Angeles, Budapest, Lisbonne, Caracas, Amsterdam, …
Il reçoit notamment des commandes de l'État, de l'ircam, de Radio France, de l'Ina-GRM, de l'Orchestre National de Montpellier, de l'Association des Amis d'André Boucourechliev, de Musique Nouvelle en Liberté … et ses Œuvres sont interprétées par de nombreuses formations symphoniques et ensembles tels que l'Orchestre Philharmonique de Radio France, l'Orchestre National de France, l'Orchestre Philharmonique de Strasbourg, l'Orchestre de Bretagne, l'Orchestre National d'Ile de France, l'Orchestre National de Montpellier, l'Itinéraire, 2E2M, Court-Circuit, Sillages, Les Percussions de Strasbourg, l'ensemble Intercontemporain, …
Un disque monographique d'œuvres de musique de chambre et d'ensemble est paru dans la collection MFA-Radio France en 1999 par l'Itinéraire sous la direction de Mark Foster.
Au cours des saisons à venir on pourra notamment entendre trois nouvelles œuvres d'orchestre, pour l'Orchestre des Pays de Savoie, pour l'Orchestre Philharmonique de Strasbourg (création à Radio France, Présences 2003), ainsi qu'une Commande de l'Orchestre des Jeunes de la Méditerranée qui donnera l'Œuvre une dizaine de fois au Maroc et dans le Sud de l'Europe durant l'été 2002. Ses œuvres sont publiées aux Editions Jobert.
Depuis le mois d'octobre 2001 Jean Louis Agobet est compositeur en résidence de l'Orchestre Philharmonique de Strasbourg, et ce pour une durée de deux ans.
Le disque
L'ETUDE DES FORCES, pour deux flûtes, ensemble et électronique. STRATI, pour piano. NUEE-TRACES, pour flûte et électronique. AUTOUR, pour flûte en sol. PLOTTING, pour ensemble instrumental. Cécile Daroux (flûte), Sophie Deshayes (flûte), Fuminori Tanada (piano), Ensemble l'Itinéraire. Direction : Mark Foster. 1 CD MFA Radio France MFA 216029 (distribué par Harmonia Mundi). Livret de présentation en français et en anglais. Enregistré en 1998. Durée : 49'. DDD
La critique
Franck Mallet – Le Monde de La Musique n°232 mai 1999
A trente et un ans, Jean-Louis Agobet peut se flatter (bien que la vantardise semble étrangère à son tempérament) d'échapper à cette règle du disque carte de visite en composant une musique sensible , imaginative et rigoureuse.[…] En terrain familier, l'ensemble l'Itinéraire, son cortège de solistes et le chef Mark Foster signent là l'une de leurs meilleures réalisations discographiques.
P.G. – Rouge 29 avril 1999
Jean-Louis Agobet […] vient de publier un album d'une richesse qui serait déjà celle d'un long parcours. Cécile Daroux et Sophie Deshayes donnent aux œuvres pour flûte(s) le calibre du grand art et l'ensemble l'Itinéraire de même pour la musique de chambre. Comme plébiscitée par des interprètes de talent, l'œuvre de Jean-Louis Agobet révèle une rigueur et une flexibilité qui ne distinguent plus entre l'idée et la lumineuse évidence de la musique.
Vincent Loizeau – Musique Française
La musique de Jean-Louis Agobet hésite bellement entre l'impalpable et l'insistance ; elle traverse des plages étales, propices à la contemplation, ou s'inscrit dans des structures très rythmées, sous la loi de mécanismes minuscules quoique résolus. La flûte est ici le trait d'union entre ces mondes qu'on pourrait croire opposés : arc-en-ciel, voile d'Iris, petit pontife. L'instrument, qu'on entend presque de bout en bout, est choyé par le compositeur. Ses qualités naturelles sont alors exaltées. On l'entend tour à tour immatérielle (pur souffle coloré par l'électronique dans Nuée-Traces) ou guidant l'effectif dans L'Etude des forces, avec assurance mais en filigrane, démultipliée.
Jean Vermeil – Répertoire n°127 mai 1999
Français, ô combien, son travail, cultivé et réfléchi porte en lui Berlioz (la couleur), Debussy (la subtilité), Boulez (la cérébralité, les grelis-grelis), Murail (des apparitions du spectral).[…] cela nous vaut d'entendre de merveilleux interprètes, ça fait chaud au cœur.
Records international (USA) octobre 1999
Agobet achieves some marvellously sonorous textures through his melding of live instrumental sounds with electronic techniques. There is a quasi-minimalistic momentum (and harmonic accessibility), though little strict repetition, just an energy and sprightliness, a sort of perpetuum-mobile feeling to much of the music. Shimmering textures and constantly transforming thematic material make this a most appealing and approachable face of modern composition.