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Le Roméo et Juliette de Sasha Waltz repris à l’Opéra Bastille

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Paris. Opéra Bastille. 6-IV-2018. Ballet de l’Opéra national de Paris : Roméo et Juliette. Chorégraphie : Sasha Waltz (2007). Musique : Hector Berlioz, Roméo et Juliette, Symphonie dramatique op. 17 (1839). Décor : Pia Maier-Schriever, Thomas Schenk et Sasha Waltz. Costumes : Bernd Skodzig. Lumières : David Finn. Répétitions : Luc Dunberry, Renate Graziadel, Juan Kruz Diaz de Garaio Esnaola. Avec Julie Boulianne (mezzo-soprano), Yann Beuron (ténor), Nicolas Cavallier (basse), Ludmila Pagliero (Juliette), Germain Louvet (Roméo), Alessio Carbone (Père Laurence) et les danseurs du Ballet de l’Opéra national de Paris

Le Ballet de l'Opéra de Paris interprète pour la troisième fois Roméo et Juliette, la symphonie dramatique de Berlioz, créée en 2007 par pour ce même plateau. Si la scénographie monumentale fait toujours mouche, danseurs et chanteurs s'émoussent.

Il est dommage que les contrats signés avec les artistes contraignent les maisons de ballet ou d'opéra à reprogrammer à intervalles très rapprochés des œuvres, même si elles semblent avoir déjà vieilli. C'est le cas de ce Roméo et Juliette créé en 2007 par pour le Ballet de l'Opéra national de Paris et repris en 2012 sur cette même scène de l'Opéra Bastille. Le choix de la chorégraphe de s'appuyer sur la partition de Berlioz est original. Cette partition romantique réserve de belles pages, notamment dans ses parties avec chœur.

En revanche, sa dimension dramaturgie est réduite, ce qui rend difficile la composition du spectacle et l'écriture de la danse. L'usage des ensembles chorégraphiques devient dès lors le plus souvent illustratif. Après un prologue très confus, où se mêlent danseurs, une mezzo-soprano en chignon et robe à froufrous et un ténor plus décontracté, l'histoire des amants de Vérone reprend ses droits avec le bal (plutôt réussi) au cours duquel Roméo rencontre Juliette (ou le contraire).

, femme déjà expérimentée et , frêle jeune homme, reprennent pour cette première distribution le rôle créé par et . Ils s'aiment sur un plateau blanc gigantesque retenu par deux solides câbles d'acier. Les deux danseurs, fluides et musicaux, tirent parti comme ils le peuvent des irrégularités de la chorégraphie, beaux ports de bras, mais pieds nus et approximatifs.

prend aussi dans cette version de Berlioz des libertés avec la dramaturgie originelle : pas de nourrice, ni de duel entre Tybalt et Mercutio. C'est un prêtre aux allures de rabbin qui marie fugacement Juliette à Roméo, dont on ne comprend pas pourquoi il est soudain éloigné. De la même manière, on ne comprend pas pourquoi Juliette est contrainte de passer pour morte aux yeux de son entourage.

Les funérailles de Juliette sont un très beau moment de cette symphonie dramatique, partie majeure du spectacle avec le renfort d'un chœur pléthorique et d'un corps de ballet qui joue les utilités. Comme il se doit, les parents sont éplorés. Dans le tableau suivant, celui du tombeau, Roméo surgit en trombe pour retrouver avec Juliette « morte » les mêmes mouvements que dans leur premier duo d'amour. Quand elle se réveille, il est trop tard – ou presque – Roméo a définitivement succombé, tenant encore le poignard fatal.
Dans le final, le chœur incarne les deux famille Capulet et Montaigut, qui promettent de cesser cette guerre fratricide. Cette ample fresque finale donne une belle profondeur au spectacle, malgré les costumes assez disgracieux portés par les artistes du Chœur.

Crédit photographique : © Ann Ray / Opéra national de Paris

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Paris. Opéra Bastille. 6-IV-2018. Ballet de l’Opéra national de Paris : Roméo et Juliette. Chorégraphie : Sasha Waltz (2007). Musique : Hector Berlioz, Roméo et Juliette, Symphonie dramatique op. 17 (1839). Décor : Pia Maier-Schriever, Thomas Schenk et Sasha Waltz. Costumes : Bernd Skodzig. Lumières : David Finn. Répétitions : Luc Dunberry, Renate Graziadel, Juan Kruz Diaz de Garaio Esnaola. Avec Julie Boulianne (mezzo-soprano), Yann Beuron (ténor), Nicolas Cavallier (basse), Ludmila Pagliero (Juliette), Germain Louvet (Roméo), Alessio Carbone (Père Laurence) et les danseurs du Ballet de l’Opéra national de Paris

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