Belle occasion de découvrir la musique de Florentine Mulsant
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Florentine Mulsant (née en 1962) : Variations pour flûte et piano, op. 11 ; Vocalise pour alto, op. 53 ; Quatuor pour clarinette en si bémol, violon, violoncelle et piano, op. 22 ; Suite pour violoncelle, op. 41 ; Suite pour orchestre à cordes, op. 42. Isabelle Duval, flûte ; Asako Yoshida, piano ; Lise Berthaud, alto ; Stéphanie Carne, clarinette ; Trio Tchaïka ; Ingrid Schoenlaub, violoncelle ; Orchestre de chambre national d’Arménie, dir. Vahan Mardirossian. 1 CD AR RE-SE 2017-1. Enregistré en public au Festival « Musiciennes à Ouessant 2016 » et à Erevan (Arménie) en 2015. Notice bilingue : français –anglais. Durée : 68’14
AR RE-SEIls sont nombreux les compositeurs qui chaque jour s'installent devant leur papier à musique afin de confier leurs créations. Certains noms dominent la vitrine médiatique, d'autres demeurent plus discrets. Pour autant combien sont ceux qui mériteraient un plus puissant éclairage ? Florentine Mulsant est de ceux-là.
Florentine Mulsant, née en 1962, a effectué sa formation au CNSM de Paris et à la Schola Cantorum ; elle a suivi l'enseignement de Franco Donatoni à Sienne et complété sa formation auprès d'Alain Bancquart avant d'enseigner à son tour à l'Université de Paris IV-Sorbonne. Tout au long de son parcours elle a reçu nombre de distinctions, a été jouée par d'excellents interprètes (Henri Demarquette, le Quatuor Debussy…), et s'est toujours investie dans l'enseignement à l'université et en conservatoire. Au plan de la composition ses œuvres se distinguent par une grande rigueur formelle, une franche maîtrise des lignes et des timbres. Elle-même reconnaît, à juste titre, que son esthétique s'inscrit dans le riche cadre de l'École Française du XXe siècle. L'écoute de ce CD en apporte la confirmation en révélant les stigmates de ses contacts avec Debussy, Ravel, Messiaen, Dutilleux mais également avec d'autres maîtres notables, aujourd'hui largement oubliés, mais qui demeurent de puissants maillons de l'histoire de la musique hexagonale des deux siècles précédents.
Des cinq œuvres présentées quatre requièrent de modestes effectifs, la dernière, une Suite pour orchestre à cordes (2012) rappelle à la fois la suite néobaroque et le genre symphonique. Mulsant y développe de belles idées thématiques et rythmiques, des passages contrastés et brillants, des atmosphères sévères ou délicates. L'austère Suite pour violoncelle seul (2012) évoque nettement les fameuses pièces de Benjamin Britten et bien sûr aussi celles de Jean-Sébastien Bach mais évite tout pastiche. Les sommets de cet album sont le Quatuor pour clarinette, violon, violoncelle et piano (1999/2002), dédié à la clarinettiste Stéphanie Carne qui en offre une lecture de premier plan et les Variations pour flûte et piano (1995) dont les délicates mélodies rappellent sans asservissement aucun l'art de Debussy.
Les divers interprètes excellent et concourent à donner un magistral reflet à l'œuvre de Florentine Mulsant. On n'oubliera pas non plus l'impeccable prestation de Lise Berthaud dans la subtile, brillante et virtuose Vocalise pour alto (2014).
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Florentine Mulsant (née en 1962) : Variations pour flûte et piano, op. 11 ; Vocalise pour alto, op. 53 ; Quatuor pour clarinette en si bémol, violon, violoncelle et piano, op. 22 ; Suite pour violoncelle, op. 41 ; Suite pour orchestre à cordes, op. 42. Isabelle Duval, flûte ; Asako Yoshida, piano ; Lise Berthaud, alto ; Stéphanie Carne, clarinette ; Trio Tchaïka ; Ingrid Schoenlaub, violoncelle ; Orchestre de chambre national d’Arménie, dir. Vahan Mardirossian. 1 CD AR RE-SE 2017-1. Enregistré en public au Festival « Musiciennes à Ouessant 2016 » et à Erevan (Arménie) en 2015. Notice bilingue : français –anglais. Durée : 68’14
AR RE-SE
Vous commencez votre article en disant «Ils sont nombreux les compositeurs qui chaque jour s’installent
devant leur papier à musique afin de confier leurs créations. Certains
noms dominent la vitrine médiatique, d’autres demeurent plus discrets.
Pour autant combien sont ceux qui mériteraient un plus puissant
éclairage ?»
Florentine Mulsant sort d’un conservatoire prestigieux, a de nombreux opus à son passif et a déjà fait enregistrer deux disques de ses œuvres. Ça peut sembler peu, mais c’est déjà énorme compte-tenu de la place minuscule qu’occupe la musique contemporaine dans le monde musical français. Il y aurait tout un article à écrire là-dessus : pourquoi s’intéresse-t-on aussi peu de nos jours à la création contemporaine ? Comment se fait-il que le mélomane moyen ne soit plus capable de citer le nom d’un compositeur vivant ?
Et question subsidiaire : de quand date la dernière œuvre à être entrée dans le répertoire ?