René Saorgin vient de nous quitter. Il fut l'un des plus grands organistes français de l'après-guerre, faisant partie des chefs de file du renouveau de l'orgue ancien dans notre pays, aux côtés de Michel Chapuis, Francis Chapelet et André Isoir.
Né à Cannes le 21 octobre 1928, il fit ses études à Nice et devint l'élève de Maurice Duruflé à Paris et de Fernando Germani à Sienne. Il fut ensuite professeur d'orgue au Conservatoire de Nice de 1954 à 1996. Il fut durant de nombreuses années membre de la Commission supérieure des monuments historiques, ce qui lui a permis d'œuvrer en faveur des orgues de la région de Nice (Orgues du facteur Grinda et orgues italiens de la vallée de la Roya) et des orgues de Corse. En 1984, il fut nommé titulaire de l'orgue de la cathédrale de Monaco, poste qu'il conserva jusqu'en 2005.
Dès les années 60, grâce à une importante discographie, essentiellement chez Harmonia Mundi, René Saorgin a livré de nombreuses versions de référence, étayées par une connaissance approfondie des traités anciens d'interprétation en lien avec les caractéristiques spécifiques des orgues historiques nouvellement restaurés, dans un large répertoire depuis Frescobaldi, Buxtehude et Bach, jusqu'aux romantiques Franck, Padre Davide et Lefebure-Wely.
Un grand nom de l'orgue français disparait, laissant le souvenir d'un artiste d'une grande finesse et d'une grande classe tant sur le plan humain que musical, émaillé d'un légendaire humour, très « pince sans rire ».
Frédéric Muñoz (18 décembre 2015)
Oui, un grand Monsieur! et un merveilleux prof! Adieu Monsieur Saorgin.