Le pianiste hongrois András Schiff a fait part à la BBC de son opposition au gouvernement hongrois actuel, de ses critiques envers le peuple hongrois et des menaces anonymes qu'il a reçu. Pour ces raisons il refuse de retourner dans son pays (professionnellement ou personnellement), qui ne figurait pas sur la liste des concerts donnés pour ses 60 ans cette année.
Schiff a déclaré : « Je suis un grand opposant à la situation politique là-bas. […] [Les Hongrois] me perturbent. Pas tous. Il y a très peu de courage civique. Les gens ont peur de parler. » Ce n'est pas la première fois que le célèbre pianiste hongrois dénonce les dérives de son pays et de sa population : plusieurs commentaires laissés sur les réseaux sociaux le menacent de lui « couper les mains » s'il revenait en Hongrie.
Rappelons que la Hongrie a été dirigée de 1998 à 2002 par Viktor Orbán, revenu au pouvoir en 2010 et partisan d'une politique ultra-conservatrice, intolérante et nationaliste. Signe des temps, une statue de Miklos Horthty, « régent du Royaume de Hongrie » (de 1920 à 1944 la Hongrie a été un royaume sans roi du fait de l'impossibilité des Habsbourg de revenir sur le trône), a été élevée. Or Horthy a été un des principaux alliés d'Hitler et est responsable de la déportation de 500 000 juifs hongrois.
L'entretien (en anglais) sur le site de la BBC.