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L’Ambassadrice d’Auber, opéra-comique plein de verve et ressuscité

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Paris, l’Alhambra, 6-I 2013. Daniel François Esprit Auber (1782-1871) : L’Ambassadrice, opéra-comique en trois actes sur un livret de Eugène Scribe et de Saint-Georges. Mise en scène : Charlotte Loriot ; Scénographie et costumes : Aurélie Thomas, Assistante de mise en scène : Léa Oberti. Magali Léger (Henriette) ; Jean-François Novelli (Bénédict), Estelle Lefort (Charlotte) ; Laure Ilef (Mme Barneck), Christophe Crapez (Le duc de Valberg) ; Dorothée Thivet (La comtesse de Gierschemberg), Guillaume Paire (Fortunatus). La Compagnie Les Frivolités Parisiennes. Chef du chant : Pierre Girod ; direction : Mathieu Romano.

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La pièce, crée à L'Opéra-Comique en 1836 par le tandem à succès Scribe-Auber, était un répertoire habituel du théâtre jusqu'en 1873, mais après être tombé dans l'oubli, elle n'a pas été jouée depuis 130 ans. Nous devons son heureuse résurrection à la compagnie , qui œuvre pour faire découvrir des opéras bouffes et des opérettes d'Herve, d'Auber, d'Adam, d'Offenbach et d'autres compositeurs.

A l'Opéra de Munich. Henriette, une cantatrice très en vue, est courtisée par le ténor Bénédict, mais le repousse et se laisse enlever par le duc de Valberg, ambassadeur de Prusse qui lui promet de l'épouser. Une fois dans le palais, elle est terriblement ennuyée par la vie de la cour où elle ne peux pas chanter, et finalement, décide de retourner sur les planches au détriment de la richesse promise, d'autant que sa rivale Charlotte est à son tour courtisée par l'ambassadeur.

L'intrigue contient des scènes de théâtre dans le théâtre (répétitions de duo, cours de chant et représentations) qui sont en quelque sorte des parodies d'opéras, traitées par Auber avec gaîté mais aussi avec une juste dose de subtilité savante, ce qui donne à l'ensemble une délicieuse noblesse.

Les décors sont simples, mais transmettent clairement l'ambiance de chaque acte : pour le premier, les coulisses du théâtre meublées de table et de chaises modestes, sur le fond de toile représentant une chambre mansardée (donc l'idée d'une certaine précarité) ; pour le deuxième (palais du duc), des fauteuils et chandelles dorées sur le fond noir ; et pour le troisième et dernier acte, des étoffes cramoisies de la loge de théâtre. Les costumes vont de paire avec ces décors, avec quelques touches modernes et drôles – par exemple, lunettes de soleil associées au manteau de ferrure « vintage » du Duc lors de sa première apparition. Les musiciens d'orchestre sont habillés de façon années 1950 pour le premier acte et en costume noir pour le reste – il est dommage que la configuration de la salle, à plat, n'ait pas permis de mettre cette bonne idée en évidence aux yeux de tous les spectateurs. La mise en scène met l'accent sur la compréhension de l'intrigue, sans recourir à des fantaisies sur des détails. Dans des scènes de répétition d'opéra, des codes de gestuels de l'époque sont clairement lisibles pour ceux qui les connaissent, ajoutant ainsi le plaisir de goûter l'atmosphère de l'œuvre.

Chez les chanteurs, et Christophe Crapez se distinguent nettement sur le plan vocal mais aussi par leur talent de comédien, y compris la diction. , plus connu sur les scènes baroques, manque un peu d'« envergure » pour cette œuvre apparentée au grand opéra. Par exemple, nous avons presque envie de pouvoir entendre cette envolée vocale dans la scène de répétition du duo du premier acte, mais la frustration peut venir de la salle, dont les sièges sont pareils à ceux d'une salle de cinéma.

La partition orchestrale est réduite à un petit ensemble de dix instruments à cordes et un instrument d'harmonie chacun, de ce fait, l'équilibre n'est pas toujours totalement assuré. Mais , finaliste du 52e concours international des jeunes chefs d'orchestre de Besançon, mène sans encombre l'ensemble de la fosse et de la scène.
Ce genre de pièces mérite, à l'instar d'œuvres baroques, d'être repris afin que les traditions plus ou moins perdues du répertoire français voient de nouveau le jour, et en ce sens, l'initiative de La Compagnie devrait être largement louée.

Crédit photographique : et Dorothée Thivet © Sandrine Lehagre

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Paris, l’Alhambra, 6-I 2013. Daniel François Esprit Auber (1782-1871) : L’Ambassadrice, opéra-comique en trois actes sur un livret de Eugène Scribe et de Saint-Georges. Mise en scène : Charlotte Loriot ; Scénographie et costumes : Aurélie Thomas, Assistante de mise en scène : Léa Oberti. Magali Léger (Henriette) ; Jean-François Novelli (Bénédict), Estelle Lefort (Charlotte) ; Laure Ilef (Mme Barneck), Christophe Crapez (Le duc de Valberg) ; Dorothée Thivet (La comtesse de Gierschemberg), Guillaume Paire (Fortunatus). La Compagnie Les Frivolités Parisiennes. Chef du chant : Pierre Girod ; direction : Mathieu Romano.

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