Hans Werner Henze, requiem orchestral

Hans Werner Henze est le compositeur mis à l'honneur dans le cadre de la manifestation Ruhr, capitale culturelle européenne 2010.

Toute son œuvre se voit ainsi programmée sur les scènes de l'ancienne région industrielle allemande ; honneur légitime pour l'un des plus grands compositeurs vivants ! Même s'il peine encore un peu à être reconnu dans les pays francophones ! Le label Cybele, que l'on connaît pour ses répertoires aventureux, offre un disque définitif de son Requiem, enregistré à la Philharmonie d'Essen.

Ce Requiem, en neuf parties, est une partition purement orchestrale. Elle fut composée, entre 1991 et 1993. Il s'agit d'une succession de «concertos sacrés» pour trompette, piano et ensemble instrumental. Aucun texte sacré ne vient influencer cette libre interprétation de la tradition du Requiem. Le premier mouvement «Intriotus : Requiem Aeternam» est dédié à Michael Vyner, une personnalité majeure de l'administration de la musique en Grande-Bretagne, mort prématurément, en 1989, à l'âge de 49 ans. La pièce est ainsi un hommage à tous ceux morts précocement, sur un mode inattendu. Les structures de la musique de Henze se font troublantes, émouvantes et dramatiques. Parfois noire et tendue, parfois éruptive, ce Requiem est l'un des sommets de l'œuvre de son auteur.

L'équipe musicale allie la précision et la virtuosité. Si le pianiste Dimitri Vassilakis et le trompettiste Rheinhold Friedrich sont bien connus du milieu de la musique contemporaine, on découvre avec satisfaction la grande tenue des solistes de l'orchestre symphonique de Bochum et de son chef Steven Sloane. La phalange allemande se montre à son affaire dans une musique techniquement redoutable.

Le soin éditorial Cybele additionne à cette lecture, superbement captée, 2 disques complets d'entretiens (en allemand) avec le compositeur et un livret de présentation exhaustif et très richement illustré.