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La Collection Philidor, Fonds ancien à la Bibliothèque Nationale de France, tient son nom d’André Danican Philidor l’aîné, musicien de la Grande Ecurie de Louis XIV et garde de sa Bibliothèque de musique à partir de 1684. Les documents attestent de : « Philidor l’aisné Ordinaire de la Musique du Roy et l’un des deux gardiens de la Musique de sa Majesté ». conservation du Fonds à la BNF :
Le Centre de musique baroque de Versailles a inauguré en 1990 une immense base de données également à son nom. Philidor mourut, à Londres, le dernier jour d’Août 1795. Il fut inhumé en l’église St James Piccadilly (paroisse St Pancras). Une stèle demeure, érigée sur le site actuel du jardin public St James (Cardington Street, Camden). Le buste du plus célèbres des Philidor, François-André Danican Philidor, joueur d’échecs génial et créateur de l’Opéra comique, figure à l’Opéra Garnier à Paris. A partir de la rue Scribe, il suffit de lever la tête pour voir son nom indiqué parmi d’autres très illustres compositeurs. Une rue Philidor existe à Paris, dans le XXe arrondissement, autre signe de reconnaissance au plus célèbre des Philidor.
L’Ensemble Philidor renouvelle la tradition des ensembles d’instruments à vent des XVIIe et XVIIIe siècles. Il a été fondé en 1992 à Tours, à l’initiative d’Eric Baude et de musiciens professionnels passionnés par la musique et les instruments à vent anciens. Ils ont à cœur de ressusciter un répertoire musical original, connu ou inédit, d’ouvrir de nouvelles perspectives d’interprétation de la musique ancienne. Du baroque au classicisme, de la musique française de la dynastie Philidor aux œuvres pour ensemble d’instruments à vent (Philidor, Telemann, Händel, Mozart, Krommer, Beethoven, etc. ), l’Ensemble Philidor présente chacun de ses programmes sur instruments à vent anciens ou copies rigoureuses. Eric Baude, musicologue, poursuit un important travail de recherche sur le répertoire pour ensemble à vent de l’époque des Lumières. Il assure la direction et la programmation artistique de l’Ensemble Philidor. L’Ensemble Philidor (dir. Eric Baude) sur l’Internet
Retour sur la dynastie des Philidor instrumentistes du Roi et compositeurs
Michel I Danican, surnommé Filidor (ca. 1580 – ca. 1651)
Hautboïste, il sert probablement dans les armées du roi qui avaient séjourné en Dauphiné lors des guerres contre la Savoie, sous le maréchal de Lesdiguières. De retour à Paris, il est entendu par Louis XIII, qu’il charme et qui, si l’on en croit la tradition rapportée par Laborde, le surnomme aussitôt Filidor, en souvenir d’un virtuose italien de ce nom qu’il avait entendu auparavant. Le monarque l’aurait alors nommé « ordinaire de la Musique de sa Chambre ».
Michel II Danican, dit Filidor (ca. 1610 – ca. 1679)
Il est nommé « quinte de cromorne et trompette marine de la Grande Écurie » du Roi, le 31 juillet 1651.
Un manuscrit du compositeur Michel de La Barre (1665-1745) nous apprend que le hautbois est rénové au milieu du XVIIe siècle par les Philidor et les Hotteterre. Selon certains musicologues, ce sont Michel II Philidor et Martin Hotteterre qui mettent au point et améliorent le hautbois, en lui donnant la forme que connaîtront Purcell, Bach, Haendel et Rameau. Il aurait été joué pour la première fois par eux lors de la représentation du ballet de l’Amour malade, de Lully, le 17 janvier 1657 au Louvre. Ce fut un succès : le nouvel instrument pouvait traduire tous les sentiments, il avait la « douceur de la flûte à bec », avec « plus de force et de variété ». Sa charge de la Grande Écurie passe à son neveu André le 12 octobre 1659.
Jean Danican, dit Filidor (ca. 1610 – 1679, Paris)
Nommé « hautbois des Mousquetaires » du Roi avant 1645, jusqu’au licenciement de cette compagnie en 1646. Il reste alors joueur d’instruments de la Musique de Sa Majesté (il est qualifié « fifre » du Roi en 1648 et « joueur de hautbois » en 1649). En 1649, il s’associe avec Jean Destouches et Jean Brunet, puis avec Paisible, André Langlois et Robert Verdier, pour assurer les concerts de hautbois de la cour. Vers 1655, il est reçu « dessus de cromorne et trompette marine de la Grande Écurie » du Roi. « Hautbois de la Chambre et fifre de la Grande Écurie » du Roi le 6 mars 1659 ; il suit alors le Roi à Bordeaux et Toulouse en 1659, en Flandres en 1670 et en Franche-Comté en 1674. Il a composé des contredanses et des menuets, qui ont été perdus.
André Danican Philidor l’aîné (ca. 1647 Versailles – 1730 Dreux)
Reçu « quinte de cromorne et trompette marine de la Grande Écurie » du Roi le 12 octobre 1659, après son oncle Michel II – il démissionnera de cette charge le 25 janvier 1685. « Hautbois de la 1e compagnie des Mousquetaires » de 1667 à 1677, il suit alors le Roi dans ses campagnes de Flandres, Franche-Comté, Pays-Bas, Lorraine, Alsace. Il commence à composer de la musique pour les régiments royaux dès avant 1670. Il est au siège de Maastricht le 10 juin 1673, lorsque d’Artagnan, son capitaine, y est tué. Il joue dans le Bourgeois gentilhomme de Molière à sa création en 1670 à Chambord. « Basson de la Chapelle » de la Reine Marie-Thérèse d’Autriche (cité en 1672). Lully s’intéresse à lui et le fait entrer à l’Académie Royale de Musique comme instrumentiste en 1677. Il est nommé « tambour de la Chambre et Grande Écurie » du Roi le 12 mai 1678 ; il vendra cet office le 6 juin 1699. À ce titre, il voyage encore en Alsace, Franche-Comté, Luxembourg, Allemagne et Flandres. Nommé « haute-contre de hautbois et dessus de violon de la Chambre et Grande Écurie » du Roi (Grand hautbois) le 23 décembre 1681 ; il démissionnera de cette charge le 16 décembre 1729. Reçu « flûte et basse de cromorne des Symphonistes de la Chapelle » du Roi en 1682 et devient alors ordinaire de la Musique du Roi.
Nommé « garde de la Bibliothèque de la Musique » du Roi en 1683 avec François Fossard, puis seul à partir de 1702. À ce titre, il constituera la bibliothèque de musique des rois Louis XIV et Louis XV, dite « Collection Philidor », et celle du comte de Toulouse (« Collection Toulouse-Philidor »). Il travaille aussi pour d’autres clients, tels le duc de Bavière, mademoiselle de Clermont et mademoiselle de La Roche-sur-Yon. C’est aujourd’hui grâce à lui si l’on peut se faire une idée précise de la musique jouée à la Cour de France !
Nommé « dessus de cromorne et dessus de hautbois des Petits Violons de la Chambre » du Roi en 1690 ; ce corps sera dissous en 1716.
Il a composé des ballets, mascarades, danses, marches… :
La Marche des Mousquetaires, 1670. La [nouvelle] Marche des Mousquetaires, 1670. La Descente des armes des Mousquetaires, 1674. La Marche française, 1679. Concert de hautbois, 1680. Midas, mascarade, 1685. 55 pièces pour trompettes et timbales, 1685. La Marche du carrousel du Dauphin, 1685. Le Canal de Versailles, ballet, 1687. La Princesse de Crête, comédie héroïque, 1688. Le Mariage de la Grosse Cathos avec la Couture, mascarade, 1688. La Marche des pompes funèbres pour la Dauphine, 1690. La Marche des Grenadiers à cheval, 1692. La Marche pour les Boulonnais du duc d’Aumont, 1694. 24 danses, 1695. 20 danses, 1699. Le Roy de la Chine, mascarade, 1700. Les Savoyards, mascarade, 1700. La Noce de village, mascarade, 1700. Le Vaisseau Marchand, mascarade, 1700. La Fête d’Arcueil, mascarade, 1700. 4 suites pour basse, 1700. La Marche pour les Mousquetaires du Roi d’Espagne, 1702. La Générale de la Garde française, 1705. La Marche suisse, 1705. Marche, 1705. La Marche du Régiment de Saluces, 1705. La Marche liégeoise, 1705. La Marche hollandaise, 1705. 7 appels de chasse, 1705. 28 menuets et 1 passepied, 1712. 11 danses, 1715. Suite en E si mi, 1715. Suite en E si mi, 1717. Le Cercle d’Anet, divertissement instrumental, 1717. Menuet, 1717. Suite en B fa si, 1719. 19 danses, 1719. Menuet pour guitare, s. d. Musette, s. d.
Anne Danican Philidor (1681 Paris – 1728 Paris)
Nommé « haute-contre de hautbois et dessus de violon de la Chambre et Grande Écurie » du Roi (Grand hautbois) le 14 décembre 1698, en survivance de son père. Il aide son père à la Bibliothèque de la Musique du Roi dès 1702, notamment à constituer la Collection Toulouse-Philidor, et est nommé « garde de cette Bibliothèque » en survivance. En 1704, il devient « dessus de hautbois des Symphonistes de la Chapelle » du Roi, et, avant 1712, « dessus de hautbois des Petits Violons de la Chambre » du Roi. Fondateur en 1725, directeur et chef d’orchestre du Concert-Spirituel jusqu’en 1728. Cette institution exceptionnelle fonctionnera pendant 65 ans aux Tuileries, jusqu’à la Révolution. Fondateur et directeur des Concerts-Français de 1727 à 1728. « Surintendant de la Musique du prince de Conti ». Il aurait aussi été « directeur des Concerts » de la duchesse du Maine.
Il a composé des ballets, mascarades, danses, marches… : L’Amour vainqueur, Pastorale, 1697. Diane et Endimion, pastorale héroïque, 1698. Air à boire, 1698. Bourrée et trio, 1699. Les Amazones, Mascarade, 1700. Le Lendemain de la noce de village, Mascarade, 1700. Trio, 1700. Danaé, opéra, 1701. Air à boire, 1703. La Marche des Canonniers de La Rochelle, 1703. Te Deum pour la victoire de Malaga, 1704. La Marche des Boulonnais, 1705. Le Jugement de Pâris, 1712. 11 menuets, 1712. 20 pièces pour flûtes, violons et hautbois, 1712. 29 pièces pour flûtes, violons et hautbois, 1714. Chaconne et simphonie de la Fête-Dieu, 1715. 1 menuet et 2 trios, 1719. Domini est terra (psaume 123), motet, 1726.
Citons également : Jacques Danican Philidor (1657 – 1708) le jeune frère de André Danican « Philidor l’aîné », également musicien et surnommé « Philidor le cadet ». Pierre Danican Philidor, également musicien, fils de Jacques Danican Philidor. Enfin Michel III Danican Philidor (1683 – 1723), filleul de Richard Delalande. Il est nommé « timbalier de la Première Compagnie (Écossaise) des Gardes du Corps » du Roi en 1703, puis en 1715 il devient le « timbalier des Plaisirs » du Roi.